L'évolution des mots dans la société cubaine à partir des années 80
La décennie 80 a été de grands changements dans la société cubaine, dont le premier événement a été l'irruption d'un groupe de personnes dans l'ambassade péruvienne. Les medias officiels ont diffusé la prise de l'ambassade comme l'acte d'un groupe « d'antisociaux[1] ». Le gouvernement a enlevé la protection du siège diplomatique et une avalanche de personnes a rempli l'enceinte. Le fait a donné lieu à l'exode massif pour le port du Mariel, la même année. Des milliers de Cubains ont décidé d'abandonner le pays et ils ont connu, avant de le faire, les « manifestations violentes de répudiation[2] » organisés par les organisations révolutionnaires. À partir de ces « manifestations de répudiation » qu'ils ont eu lieu aux centres de travail et en face du domicile des impliqués dont ils attendaient le permis d’émigrer, le mot est devenu un châtiment. Il a réapparu le mot « vermine[3] » ainsi que « vend patrie[4] », avec un ton plus révolutionnaire et surgit « scorie[5] » afin d’agrandir le mépris pour ceux qui abandonnaient le pays. Cependant, dans la même décennie, la « scorie » a fait des valises et elle a commencé à rentrer à l'île pour visiter les parents. La « scorie » a été baptisée comme « marielitos[6] », par les Cubains déjà installés en Floride, et reçue sous le nom de «communauté[7] », un mot surgi deux ans auparavant quand les visites de familles émigrés ont été permises, pour voir ses parents dans l'île. Le fait de venir de « dehors[8] » signifiait être un « communautaire[9] » et pas proprement un Cubain.
Terminée la vague massive d'émigration, ils ont émergé aux centres de travail, d'écoles et d'universités, des assemblées de « critique[10] » et « autocritique[11]» qui ont détruit peu des convictions qui restaient dans la couche la plus jeune au sein de la société et ont également détruit les études des futurs professionnels. La manipulée « critique constructive[12] » a porté certains au suicide, si nous considérons qu'abandonner l'île dans un radeau est aussi une manière de se suicider. Mais « suicide[13] » est un mot effrayant disparu des chiffres officiels. À l'entrée des hauts centres d'études les clôtures proclamaient que « l'université est pour les révolutionnaires ». Ce qui a évidemment approfondi la « double morale » et « l'opportunisme » de plusieurs.
C'est aussi la décennie de l'ouverture et du développement du tourisme et avec lui, la « reconversion » des forces armées dans la sphère économique, à la tête des corporations touristiques. Aux « diplotiendas[14] » et « diplomercados[15] » existants se sont ajoutés les « boutiques cubatur » installées dans les hôtels et seulement accessibles aux touristes. Les « marchés parallèles » de l'État ont surgi pour offrir un « excédent » qui n'était pas suffisant pour être distribué à des prix « subventionnés ». Les « guajiros[16] » producteurs ont pu situer ses produits sur des « marchés paysans » dont la vente était au compte des « intermédiaires » connus comme « des bandits du Río Froid[17] », ainsi nommés par la population. Les « intermédiaires », dans une course de prix exagérés ont déclenchés la fermeture de ces marchés par l'État. Fermeture qui n’était pas précisément pour défendre la population de ces prix, mais parce qu'ils perdaient le contrôle d'une économie puissante qui était promue entre particuliers.
La décennie 80 a été de grands changements dans la société cubaine, dont le premier événement a été l'irruption d'un groupe de personnes dans l'ambassade péruvienne. Les medias officiels ont diffusé la prise de l'ambassade comme l'acte d'un groupe « d'antisociaux[1] ». Le gouvernement a enlevé la protection du siège diplomatique et une avalanche de personnes a rempli l'enceinte. Le fait a donné lieu à l'exode massif pour le port du Mariel, la même année. Des milliers de Cubains ont décidé d'abandonner le pays et ils ont connu, avant de le faire, les « manifestations violentes de répudiation[2] » organisés par les organisations révolutionnaires. À partir de ces « manifestations de répudiation » qu'ils ont eu lieu aux centres de travail et en face du domicile des impliqués dont ils attendaient le permis d’émigrer, le mot est devenu un châtiment. Il a réapparu le mot « vermine[3] » ainsi que « vend patrie[4] », avec un ton plus révolutionnaire et surgit « scorie[5] » afin d’agrandir le mépris pour ceux qui abandonnaient le pays. Cependant, dans la même décennie, la « scorie » a fait des valises et elle a commencé à rentrer à l'île pour visiter les parents. La « scorie » a été baptisée comme « marielitos[6] », par les Cubains déjà installés en Floride, et reçue sous le nom de «communauté[7] », un mot surgi deux ans auparavant quand les visites de familles émigrés ont été permises, pour voir ses parents dans l'île. Le fait de venir de « dehors[8] » signifiait être un « communautaire[9] » et pas proprement un Cubain.
Terminée la vague massive d'émigration, ils ont émergé aux centres de travail, d'écoles et d'universités, des assemblées de « critique[10] » et « autocritique[11]» qui ont détruit peu des convictions qui restaient dans la couche la plus jeune au sein de la société et ont également détruit les études des futurs professionnels. La manipulée « critique constructive[12] » a porté certains au suicide, si nous considérons qu'abandonner l'île dans un radeau est aussi une manière de se suicider. Mais « suicide[13] » est un mot effrayant disparu des chiffres officiels. À l'entrée des hauts centres d'études les clôtures proclamaient que « l'université est pour les révolutionnaires ». Ce qui a évidemment approfondi la « double morale » et « l'opportunisme » de plusieurs.
C'est aussi la décennie de l'ouverture et du développement du tourisme et avec lui, la « reconversion » des forces armées dans la sphère économique, à la tête des corporations touristiques. Aux « diplotiendas[14] » et « diplomercados[15] » existants se sont ajoutés les « boutiques cubatur » installées dans les hôtels et seulement accessibles aux touristes. Les « marchés parallèles » de l'État ont surgi pour offrir un « excédent » qui n'était pas suffisant pour être distribué à des prix « subventionnés ». Les « guajiros[16] » producteurs ont pu situer ses produits sur des « marchés paysans » dont la vente était au compte des « intermédiaires » connus comme « des bandits du Río Froid[17] », ainsi nommés par la population. Les « intermédiaires », dans une course de prix exagérés ont déclenchés la fermeture de ces marchés par l'État. Fermeture qui n’était pas précisément pour défendre la population de ces prix, mais parce qu'ils perdaient le contrôle d'une économie puissante qui était promue entre particuliers.
[1] Le mot « antisocial », est donné à Cuba pour caractériser les personnes dont le comportement va contre l’ordre social y compris l’observance des normes révolutionnaires.
[2] Les « manifestations violentes de répudiation » sont connues comme « actos de repudio », c’est-à-dire, une démonstration de soutien à la révolution dont les répudiés sont méprisés, bousculés et traités de toutes les mots.
[3] A Cuba « gusano », est un mot péjoratif pour remarquer que la personne est « moins-que-rien », qui traîne comme un ver.
[4] Traite, qui se vend aux puissances étrangères.
[5] Le mot « escoria » a joué un rôle significatif dans les événements de 1980 à Cuba parce qu’il ne faisait pas la différence entre les personnes souhaitant abandonner le pays. Parmi la scorie, la racaille, le rebut on trouvait des citoyens intègres, professionnels, militaires, et même des fonctionnaires.
[6] Nom donnée à toutes les personnes qui ont quitté le port du Mariel, à l’ouest de La Havane, vers les côtes de la Floride.
[7] La « Communauté Cubaine dehors Cuba » s’est converti tout court en « comunidad » dont leurs membres sont devenus « comunitarios », c’est-à-dire, tous les cubains résidents « fuera » de l’île.
[8] Ibid.
[9] Ibid.
[10] Ces trois mots utilisés dans le contexte des assemblées révolutionnaires vont marquer trois étapes dans le châtiment moral du citoyen devant les supérieurs et devant ses collègues. Tout d’abord, la personne sera « critiquée » par un membre de la réunion, puis la personne devra « s’autocritiquer » et finalement, devra accepter d’autres critiques, édifiantes, afin d’améliorer ses erreurs du passé.
[11] Ibid.
[12] Ibid.
[13] Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), Cuba est le pays de l’Amérique latine avec le plus haut taux de suicides. Source : http://www.cubaeuropa.com/editorial/suicidios.htm
[14] Avant la dépénalisation du dollar, c’étaient les boutiques et supermarchés destinés au personnel diplomatique, les entreprises et les techniciens étrangers en fonction à Cuba.
[15] Ibid.
[16] « Guajiro » équivaut au mot paysan.
[17] Du nom d’un feuilleton mexicain qui passait à la télévision dans les années 80.
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